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 L'inquisition

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Lestat
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Lestat


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MessageSujet: L'inquisition   L'inquisition EmptyLun 5 Juin - 12:40

L'inquisition est née à la charnière des 12ème et 13ème siècles (1231) et désigne le tribunal spécial institué par la papauté pour répondre au défi de l'hérésie cathare au moyen d'une procédure particulière, l'enquête appelée " inquisitio ". La procédure inquisitoriale a été introduite devant les tribunaux ecclésiastiques par Innocent III. Elle disparut au 18ème siècle sauf en Espagne où elle se maintint, un temps, sous une forme politique.

1) Un inquisiteur : Bernard Guy

Bernard Guy, moine dominicain du 14ème siècle a rempli les fonctions d'inquisiteur pendant près de 17 ans et a également été l'auteur d'un traité uniquement destiné à ses collègues : " le manuel de l'inquisiteur ". Dans ce manuel, il y traite les différentes formes d'hérésies et enseigne l'art de reconnaître, de démasquer et de condamner un hérétique. " La mission de l'inquisiteur est l'éradication de l'hérésie. Or, l'hérésie ne peut être détruite si les hérétiques ne le sont pas. Et les hérétiques ne peuvent être détruits si ,avec eux, on ne détruit pas aussi ceux qui les hébergent, qui sympathisent avec eux "
Le manuel de l'inquisiteur expose également le portait de l'inquisiteur modèle : zélé, courageux, perspicace, circonspect, ignorant la colère et la haine ; on y trouve aussi la réalisation d'un procès en hérésie et la manière dont traiter les hérétiques incorrigibles, ceux qu'il fallait éliminer jusqu'à la peine de mort pour que cette " maladie contagieuse " n'atteigne pas la Communauté religieuse. Selon Bernard Guy, la loyauté au pape est le commandement suprême, l'obéissance est la vertu la plus sacrée.
(NB. Ce personnage est bien connu aujourd'hui, grâce à sa représentation cinématographique dans le film "le nom de la rose", tiré du roman de Umberto Eco. Il y est opposé au franciscain Guillaume de Baskerville, joué par Sean Connery. TJ)

2) Fonctionnement de l'inquisition médiévale

Les tribunaux ont été conçus par le pape Innocent III : ceux-ci avaient pour but de débusquer les hérétiques, les mettre en accusation et les inciter à revenir à la foi catholique. Pour ce faire, l'inquisiteur se déplaçait et recherchait les hérétiques en faisant des enquêtes locales. Soupçonnant leur présence dans tel ou tel lieu, celui-ci, accompagné de ses assesseurs, annonçait sa venue aux autorités religieuses qui allaient prévenir la population. Au peuple assemblé, l'inquisiteur délivrait alors un sermon sur la foi appelé " sermon général " , se terminant par un double appel incitant vivement les fidèles à dénoncer toute existence d'hérésie dans la région ainsi que les hérétiques à se présenter devant le tribunal (la spontanéité de la démarche leur offrant une certaine indulgence). Pour ces démarches, un délai était fix,é appelé " temps de grâce". Durant cette période, l'inquisiteur enregistrait les dénonciations et entendait les confessions. A l'issue de ce délai, il retournait de nouveau à la recherche de ses justiciables, grâce à l'acquis des informations antérieures. S'ensuivait alors le véritable procès inquisitorial : l'accusé, le plus souvent arrêté, était cité à comparaître, parfois accompagné de témoins.
La procédure était enregistrée dans son intégralité et chacun devait certifier sa déposition à l'issue de la séance. La preuve essentielle de la culpabilité semblait résider dans l'aveu fait par l'accusé de sa faute. Pour l'obtenir, l'inquisiteur devait déjouer l'habilité de l'accusé.
Si les interrogatoires n'aboutissaient pas à l'aveu, l'inquisiteur avait alors recours à la torture. L'accusé était d'abord amené dans la chambre de torture, où les instruments lui étaient montrés et expliqués dans leur fonctionnement. Ce premier acte était souvent suffisant pour faire tomber les moins endurcis. Dans un second temps, le patient, déshabillé et attaché, était alors soumis à la torture. Sous la torture, il lui arrivait d'avouer des crimes qu'il n'avait même jamais commis. L'inquisiteur y jouait un rôle actif : amener le patient à des aveux rapides et complets. Si l'accusé persistait, alors la condamnation était prononcée car il n'y avait pas de divergence vis à vis de " l'unique véritable foi chrétienne." Ce principe reposait sur le fait que tout être de Dieu a reçu l'esprit de Dieu et, l'esprit de Dieu est si déterminant qu'il n'est pas possible de s'en écarter. S'il s'en écarte et nuit à la Communauté des croyants, alors le diable est présent en lui. Il convient donc de briser l'obstination du diable y comprit par la torture. Seule une véritable " Ascèse " ( discipline de vie ; ensemble d'exercices physiques et moraux pratiqués en vue d'un perfectionnement spirituel) rigoureuse peut sauver l'âme.
L'aveu obtenu sous la torture était cependant insuffisant car il devait être confirmé hors de la torture pour être pris en compte dans la procédure.
L'inquisiteur était à la fois accusateur et juge. L'accusé, quant à lui ,ne disposait pas d'avocat car celui qui prêtait son concours à un hérétique était supposé hérétique lui-même. L'hérétique devait donc se défendre par lui-même et l'une des méthodes les plus efficaces consistait à démontrer si possible que les accusations avaient été portées par des témoins qui entretenaient de l'inimité contre soi.
Si l'accusé était reconnu innocent, il était absous et relâché. Dans l'autre cas, il se voyait condamner à une peine, notamment le port de tenue de pénitent, le bannissement, la détention, enfin le bûcher pour les hérétiques invétérés ou récidivistes,
Ce système se fondait sur la peur et récompensait la délation. La technique de l'interrogatoire menait à des résultats absurdes et macabres qui renversaient la logique et le droit.

3) " Le Salut passe au-dessus des vies humaines "

" Il n'y a qu'un chemin, celui qui l'Eglise définit. Elle détient la seule vérité possible, celle de Dieu et elle a été chargée de l'annoncer à tous les hommes sans exception". En effet, l'homme au Moyen-Age était préoccupé par le Salut de son âme et cherchait par conséquent à l'obtenir. Les inquisiteurs étaient, quant à eux, convaincus d'exercer leur mission sincèrement. Leur but était d'obtenir l'aveu qui donne accès à la miséricorde de Dieu, se battre pour l'âme de l'homme pour qu'il ait le Salut éternel. Par conséquent, les châtiments infligés avaient pour objet non pas de punir, encore moins de venger la société, mais de racheter des égarés ; d'où les amendes, les pèlerinages et autres sanctions d'ordre spirituel. Ceux-ci étaient infligés non seulement pour " leur propre Salut mais pour l'édification du peuple catholique tout entier". En effet, le bûcher n'était pas considéré comme primaire, ni cruel mais comme une purification car il éliminerait " cette saleté, cette contagion. ". " Brûler l'hérétique, c'est non seulement le détruire mais réduire à néant jusqu'au souvenir de son crime contre Dieu et la foi."

Remarquons que la procédure inquisitoriale est doublement contradictoire. En effet, d'une part elle porte atteinte à la gloire de Dieu qui Seul a le pouvoir de juger ; d'autre part, elle réduit Son intelligence à la nôtre, Lui contestant le droit de laisser le choix à d'autres et à Le respecter autant que Lui et Lui seul le jugera bon.

4) L'hérétique

La bonne nouvelle lui est parvenue ; il a été chrétien et a refusé l'obéissance de l'Eglise; il s'est montré très sourd à la parole divine, l'interprétant à son idée, refusant l'intermédiaire des prêtres et de l'ordre voulu par Dieu dont le roi est garant. L'hérésie était un défi à l'ordre, celui de l'Eglise comme celui de l'Etat.
" Tolérer d'autres religions serait en fait admettre qu'il y a plusieurs vérités. Une idée inconcevable au Moyen-Age. Car la tolérance n'est, pense t-on, qu'un autre nom pour l'indifférence "
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